Un nom, une histoire

Le nom Pruvost dérive de l’ancien français provost ou prévôt, lui-même issu du latin praepositus, terme qui désignait un officier investi d’attributions administratives et fiscales.

Dès le Xe siècle, les prévôts apparaissent dans l’organisation seigneuriale et royale. Ils sont alors des officiers, chargés à la fois de l’administration, de la justice locale et surtout de la perception des redevances et des impôts. Ils constituent l’un des premiers maillons de la fiscalité organisée dans le royaume de France.

Au XIIᵉ siècle, la croissance des revenus royaux rend leur rôle essentiel.
Sous Louis VI le Gros (1108-1137), les prévôts deviennent de véritables agents financiers : ils perçoivent les droits seigneuriaux, la taille et assurent la gestion des biens du domaine royal.
Sous Philippe Auguste (1180-1223), leur influence est telle que le roi institue des baillis et des sénéchaux pour surveiller leur action : l’impôt ne doit pas seulement être levé, il doit aussi être contrôlé.

Le XIIIᵉ siècle illustre l’ancrage fiscal des prévôts. À Paris, le Prévôt des marchands joue un rôle de premier plan dans la gestion urbaine. Il contribue à organiser et financer, par des prélèvements spécifiques, les travaux d’infrastructure, les ponts et la voirie. L’impôt devient alors un instrument concret d’aménagement collectif.

Au XVe siècle, avec l’affermissement de l’État monarchique, les prévôts demeurent au cœur de la fiscalité de proximité. Ils participent à la collecte de la taille, principal impôt direct, mais aussi à celle des redevances seigneuriales et des aides. Leur rôle illustre la réalité quotidienne de l’impôt pour les populations rurales et urbaines.

Sous le règne de Louis XIV (1643-1715), et plus particulièrement à travers les réformes de Colbert (1660-1683), la fonction des prévôts s’inscrit dans un mouvement de centralisation des finances publiques. La monarchie absolue exige une fiscalité régulière et fiable pour financer son administration et ses guerres. Les prévôts garantissent la remontée des ressources de la base vers le sommet de l’État.

Avec la Révolution française de 1789, les offices seigneuriaux et les anciennes structures administratives sont réformés. Ce moment marque une transformation : le principe d’égalité devant l’impôt, l’uniformisation des contributions et la centralisation administrative prolongent, sous une forme nouvelle, la mission séculaire des prévôts — organiser, contrôler et sécuriser la perception des contributions.

Héritage de siècles d’histoire, le nom Pruvost demeure associé à la fiscalité et à l’organisation des contributions, reflet de la place centrale qu’a toujours occupée l’impôt dans la vie collective.

Le Cabinet Édouard Pruvost perpétue cette tradition fiscale avec une empreinte de rigueur et d’excellence.